Charles Aznavour est un chanteur franco-arménien né en 1924 à Paris.
Il fait partie des artistes français les plus connus et appréciés dans le monde.
EMMENEZ-MOI
Vers les docks, où le poids et l'ennui
Me courbent le dos
Ils arrivent, le ventre alourdi de fruits,
Les bateaux
Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux des idées vagabondes
Aux reflets de ciel bleu, de mirages
Traînant un parfum poivré
De pays inconnus
Et d'éternels étés,
Où l'on vit presque nu,
Sur les plages
Moi qui n'ai connu, toute ma vie,
Que le ciel du nord
J'aimerais débarbouiller ce gris
En virant de bord
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Dans les bars, à la tombée du jour,
Avec les marins
Quand on parle de filles et d'amour,
Un verre à la main
Je perds la notion des choses
Et soudain ma pensée m'enlève et me dépose
Un merveilleux été, sur la grève
Où je vois, tendant les bras,
L'amour qui, comme un fou, court au devant de moi
Et je me pends au cou de mon rêve
[ Lyrics from: http://www.lyricsmode.com/lyrics/c/charles_aznavour/emmenez_moi.html ]
Quand les bars ferment, et que les marins
Rejoignent leurs bords
Moi je rêve encore jusqu'au matin,
Debout sur le port
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Un beau jour, sur un raffiot craquant
De la coque au pont
Pour partir, je travaillerai dans
La soute à charbon
Prenant la route qui mène
A mes rêves d'enfant, sur des îles lointaines,
Où rien n'est important que de vivre
Où les filles alanguies
Vous ravissent le coeur en tressant, m'a-t-on dit
De ces colliers de fleurs qui enivrent
Je fuirai, laissant là mon passé,
Sans aucun remords
Sans bagage et le coeur libéré,
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
VIENS VOIR LES COMEDIENS
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Les comédiens ont installé leurs tréteaux
Ils ont dressé leur estrade
Et tendu des calicots
Les comédiens ont parcouru les faubourgs
Ils ont donné la parade
A grand renfort de tambour
Devant l'église une roulotte peinte en vert
Avec les chaises d'un théâtre à ciel ouvert
Et derrière eux comme un cortège en folie
Ils drainent tout le pays, les comédiens
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Si vous voulez voir confondus les coquins
Dans une histoire un peu triste
Où tout s'arrange à la fin
Si vous aimez voir trembler les amoureux
Vous lamenter sur Baptiste
Ou rire avec les heureux
Poussez la toile et entrez donc vous installer
Sous les étoiles le rideau va se lever
Quand les trois coups retentiront dans la nuit
Ils vont renaître à la vie, les comédiens
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Les comédiens ont démonté leurs tréteaux
Ils ont ôté leur estrade
Et plié les calicots
Ils laisseront au fond du coeur de chacun
Un peu de la sérénade
Et du bonheur d'Arlequin
Demain matin quand le soleil va se lever
Ils seront loin, et nous croirons avoir rêvé
Mais pour l'instant ils traversent dans la nuit
D'autres villages endormis, les comédiens
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
LA BOHEME
Je vous parle d´un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l´humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C´est là qu´on s´est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posais nue
La bohème, la bohème
Ça voulait dire on est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu´un jour sur deux
Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d´y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l´hiver
La bohème, la bohème
Ça voulait dire tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie
Souvent il m´arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d´un sein
Du galbe d´une hanche
Et ce n´est qu´au matin
Qu´on s´asseyait enfin
Devant un café-crème
Epuisés mais ravis
Fallait-il que l´on s´aime
Et qu´on aime la vie
La bohème, la bohème
Ça voulait dire on a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l´air du temps
Quand au hasard des jours
Je m´en vais faire un tour
A mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d´un escalier
Je cherche l´atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts
La bohème, la bohème
On était jeunes, on était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout